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Achats Comment choisir son sapin écolo pour Noël ?

PARIS, 11 déc (AFP) - Plastique ou naturel ? Coupé, en motte ou en pot ? Le sapin le plus écologique n'est pas celui qu'on croit. Petit catalogue des idées reçues sur le sapin de Noël.

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- Idée reçue numéro un : couper les sapins de Noël abîme la forêt.
Faux. Non seulement les sapins de Noël sont cultivés, mais ils le sont spécifiquement pour Noël. Ils sont l'objet de soins précis : terres acides en altitude, sol léger et désherbé pour ne pas compromettre la pousse des branches basses, taille manuelle pour rabattre les branches hautes et obtenir la forme conique symbolique de l'arbre de Noël.

80% des sapins vendus en France poussent sur le territoire national, dans des zones de montagne peu propice à l'agriculture où ils offrent un revenu appréciable. Le Morvan est la première région de production.

- Faut-il préférer un sapin artificiel, qui dure plus longtemps ? Le sapin de plastique dure certes plus longtemps. Mais son processus de production est coûteux en énergie et en plastique émetteur de gaz à effet de serre. "Il faut des années pour l'amortir sur le plan de l'environnement, par rapport à un sapin naturel", selon Nadia Boeglin, de la cellule Eco-produits de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie).

Or, les Français renouvellent leur sapin artificiel en moyenne tous les trois ans, soit parce qu'il a perdu son lustre sous la poussière, soit parce qu'il est passé de mode. Si vous en avez déjà un, mieux vaut donc le conserver plusieurs années.

- Un sapin en motte ou en pot est plus écologique car il peut être replanté.
Faux. Très peu de sapins sont susceptibles d'être replantés : ils ont souffert pendant plusieurs semaines de la chaleur dans les intérieurs et leurs racines sont le plus souvent abîmées. En outre, nos paysages n'ont guère besoin de sapins.

Ikéa, qui avait lancé il y a six ans une opération "sapin de Noël" en vue de les replanter, a rectifié le tir : le déchet était trop important, et les terrains candidats rares.

Si toutefois vous souhaitez replanter votre sapin dans le jardin, pourquoi pas, mais avec quelques précautions : choisir un sapin en conteneur (grandi dans le pot au moins un an avant l'achat) plutôt qu'en motte. L'amener progressivement dans la pièce chauffée, le tenir éloigné des sources de chaleur. L'arroser, brumiser les branches. Avant de le replanter, le secouer pour enlever les aiguilles sèches. Enfin, creuser un trou de 40 cm environ et ajouter un peu de terreau et de terre de bruyère. Evitez les engrais, que votre sapin n'appréciera pas particulièrement.

Si vous ne le replantez pas, vous pouvez le brûler, mais pas en plein air, où il libérerait tout son CO2 (gaz à effet de serrre) sans fournir d'énergie.

Mieux vaut le brûler dans la cheminée (chauffage d'appoint) ou le jeter: il finira composté ou brûlé dans un incinérateur, qui produit le plus souvent de l'énergie. Selon Sabine Houot de l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), les sapins font un piètre compost, d'autant qu'il faut d'abord les broyer.

- Où l'acheter ? 36% des Français achètent leur sapin en grandes surfaces, qui en font un produit d'appel : la "guerre du sapin" fait rage. Les sapins vendus en hyper sont moins chers, mais loin: s'il faut prendre la voiture pour l'acheter et y passer deux heures, l'opération n'est pas forcément rentable, et guère écologique.

Ikéa lance cette année une opération en partenariat avec l'Office national des forêts. Pour chaque sapin acheté et rapporté, deux euros sont versés à l'ONF pour reboiser des forêts.

Le hic : les sapins achetés en gros au Danemark sont importés par camion (polluants). Et l'opération, qui vise évidemment à faire revenir le client en magasin, multiplie les voyages en voiture ... ce qui diminue le bénéfice écologique de l'opération.


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